Tout va toujours plus vite, les produits et services viennent à nous, nous sommes encerclés par la publicité et les promotions qui nous poussent à la consommation… Dans ces conditions, il n’y a pas que les objets qui s’entassent. Nous sommes également hyper-sollicités pour FAIRE des choses : s’inscrire dans des clubs, participer à des événements, sortir régulièrement, s’engager dans mille projets…
C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité, je l’avoue d’emblée : je suis la première à ressentir le besoin de me lancer dans plusieurs chantiers en parallèle, j’ai toujours été « dispersée« . Cependant, je me soigne, car j’ai compris que courir partout et vouloir tout faire, tout de suite, c’était me précipiter vers l’épuisement.
C’est grâce à ma grande expérience d’hyperactive que je peux vous livrer quelques conseils pour alléger son agenda, se recentrer sur ce qui est vraiment important pour soi et retrouver ce fichu temps (et de l’argent et de l’énergie tant qu’à faire, soit les trois choses qu’on tente de se réapproprier grâce au minimalisme !).
Être multi-tâche, c’est un mythe : comment ne rien faire en essayant de faire plein de choses
Première mauvaise habitude à changer : se lancer dans plein de choses en même temps ! Qu’il s’agisse des tâches courtes du quotidien, des entreprises à moyen terme, ou des projets à longue échéance, se lancer dans plusieurs tâches simultanées, c’est la garantie de s’essouffler, de ressentir du stress, de l’abattement…
Récemment, le constat a été posé : le « multitasking » est un mythe, une invention. Concrètement, ce que l’on fait, c’est démarrer plusieurs choses avant d’avoir terminé les précédentes. Résultat : notre esprit est préoccupé par ces « dossiers ouverts« , que ce soit conscient ou non, on est moins bon·ne dans ce qu’on entreprend ensuite, on perd du temps alors qu’on pense en gagner…
Au boulot ou à la maison, prends la bonne habitude d’aller au bout d’une tâche avant de commencer autre chose. Tu es sollicité·e par les autres, on te demande d’arrêter ce que tu es en train de faire incessamment ? Il est temps de poser tes limites et tes conditions !
Tu fais partie de ces hyperactif·ves qui se lancent dans une multitude de projets (voir l’article sur les profils des encombrés) sans aller au bout de rien ? Stop ! Prends le temps de te poser les bonnes questions avant de commencer quelque chose (c’est le prochain point abordé dans cet article 👇 ). Si tu veux commencer une activité et que ça va te prendre du temps, assure-toi que tu as bien été au bout de tes chantiers en cours, soit en terminant ce que tu avais commencé, soit en décidant d’arrêter (tu as le droit !).
Pour y arriver, il faut avant tout mettre de l’ordre dans ses idées et apprendre à trier, tout comme pour les objets !
L’astuce pour avancer dans ses projets avec moins de pression : Découpe tes tâches en sous-tâches que tu peux réaliser dans un délai court ou moyen et selon une chronologie, et commence-les une à la fois, seulement quand la précédente est terminée.
Choisir c’est renoncer… Quand tu dis oui, à quoi dis-tu non en retour ?
Finalement, le problème est assez similaire à celui que l’on rencontre avec les objets : tout s’est accéléré, tout est disponible très facilement, les informations nous assaillent de toute part, on est dans une société très compétitive (pas souvent dans le sens le plus sain du terme…). Conséquence : nous ne prenons plus le temps de réfléchir avant d’aborder une tâche.
Tu te sens tout le temps débordé·e, tu cours après le temps ? Il va falloir te faire un « budget » pour gérer ça. Dès que tu envisages de débuter quelque chose (un projet pro, un loisir, une activité bénévole, ou tout simplement accepter une invitation à un événement ou t’engager à donner un coup de main), prends le temps de dresser un bilan :
- qu’as-tu à gagner en te lançant, qu’est-ce que ça va t’apporter de positif ?
- qu’as-tu à perdre, à quelles autres activités renonces-tu (pssst : prendre du temps pour soi, seul·e, pour se reposer, c’est aussi une activité, et elle devrait rentrer dans ton budget temps !), quelles contraintes cette activité va-t-elle engranger ?
- pourquoi veux-tu te lancer, t’y sens-tu obligé·e, tu es influencé·e par quelqu’un… en gros, tes raisons sont-elles bonnes, le choix est-il le tien ?
Tu peux utiliser ces questions également pour désencombrer ton agenda et faire du tri. Tu es libre d’interrompre les engagements que tu as pris plus tôt si tu te rends compte que cela te demande trop de temps et d’énergie pour peu (ou pas) de satisfaction en retour. Tu ne dois rien à personne, c’est ta vie, ton temps !
Prends du recul avant de te lancer dans un projet ou de t’engager dans une nouvelle activité. Chaque chose que tu commences t’empêche d’en faire d’autres : choisir, c’est renoncer. Cela ne veut pas dire que tu ne dois plus rien faire, mais je t’encourage à prendre le temps nécessaire pour réfléchir avant de décider.
Sortir avec des amis, c’est dire non à des heures de sommeil, sacrifier une partie de son budget pour les boissons, etc. Parfois, c’est bien d’être un peu seul et de faire ce dont on a envie de faire depuis des lustres !
S’inscrire dans un club, se lancer dans une activité, c’est donner du temps et de l’argent régulièrement, en as-tu assez pour le faire ?
En échange, qu’est-ce que ces activités vont t’apporter, te faire gagner, te permettre de réaliser, pour toi ?
📑 Article Le désencombrement du mental
La matrice d’Eisenhower, qui est à la base un outil de productivité, peut s’avérer utile pour faire le tri dans les tâches du quotidien et apprendre à déléguer (si vous êtes le/la seul·e à courir à la maison pendant que tout le monde se touche la nouille, c’est qu’il y a lieu de déléguer !).
Le but n’est pas de classer toutes les tâches dans le quadrant 3, mais bien de se concentrer sur les tâches importantes. Une to-do list remplie, c’est de la charge mentale en plus.
Souviens-toi d’une chose importante : tout comme on ne peut pas posséder toutes les choses qui nous plaisent (sinon… on se retrouve encombré·e et fauché·e !), on ne peut pas se lancer dans TOUT ce qui nous intéresse.
A chaque fois que tu envisages quelque chose, note-le, laisse passer un peu de temps. Cela te permet d’une part, de ne pas garder l’idée « activement » en tête (= esprit moins encombré), et d’autre part, de constater si le besoin/l’envie persiste ou s’étiole.
La matrice par The Flonicles pour faire le tri dans ses projets
Je me suis créé un tableau qui me permet de faire le tri quand j’ai trop de projets en tête, que je dois prioriser, ou tout simplement accepter d’abandonner pour de bon un projet. Par exemple, j’avais écrit un roman il y a quelques années. Le manuscrit n’avait été accepté par aucune maison d’édition, et avec le recul je pense que c’est justifié, il a pas mal de défauts.
Je me suis accrochée à ce projet parce que j’aime beaucoup certains passages du livre, et que l’air de rien, un roman abouti, même très imparfait, c’est difficile à abandonner. Du coup, quasiment une fois par an, je ressors ce fantôme du passé, je repasse des jours à le relire, me remettre dans le bain, essayer de trouver comment l’améliorer pour pouvoir le publier. A chaque fois, du temps perdu, de la déception et de l’énergie que je pourrais mettre dans un autre projet (comme une suite ou un préquel à mon autre roman, qui, lui, a été édité).
Grâce à cette matrice que j’ai d’abord griffonnée sur un bout de papier, j’ai pu me rendre compte que, concrètement, je n’avais en fait aucune envie ni motivation à bosser dessus, et j’ai pu sereinement décider d’arrêter d’y passer du temps. A tout jamais.
J’utilise une notation faite de signes + et -. Si un projet est plein de -, c’est que je dois probablement le laisser tomber. Dans le cas contraire, c’est sûrement un bon investissement de mon temps. La colonne ROI (revenu sur investissement) n’est pas à prendre seulement dans un sens commercial ou économique : c’est aussi le bien-être, l’épanouissement, ou tout autre bénéfice que ça peut t’apporter.
Donc par exemple, dans mon cas, ça donnait ça (j’avais d’autres projets dans ma liste, mais j’en ai sélectionné deux dans la même trempe et où on voit une différence flagrante dans le résultat).
Quand les autres te bouffent ton temps : Tu as le droit de dire NON !
Je discutais avec un copain il y a quelques jours, il me disait « Je suis très avare en temps, pour moi, le temps, c’est la chose la plus précieuse« . Pourtant, bien que conscient de ses besoins, il me racontait aussi comment sa relation amoureuse actuelle lui accaparait trop de temps à son goût, sans qu’il arrive vraiment à mettre des limites.
On a toujours beaucoup de mal à dire non. Par peur de blesser ou décevoir, par peur de ne plus avoir d’autres occasions, par peur du jugement des autres… La prochaine fois qu’on t’invite ou qu’on te sollicite, pas de panique ! Applique le conseil précédent, prends le temps de la réflexion avant de répondre. Trouve une parade qui fonctionne bien pour éviter de devoir répondre immédiatement (« Je n’ai pas mon agenda sous la main, je te confirme plus tard« ), attends d’avoir examiné ton agenda, de t’être posé·e les bonnes questions, puis accepte ou décline.
Il y a quelques années, j’avais une amie avec qui je sortais beaucoup. Après un moment, j’ai commencé à me sentir mal dans cette relation, je ne me sentais pas en équilibre. J’allais à des événements qui ne m’intéressaient pas vraiment, je ne passais pas toujours du bon temps, mais j’acceptais toutes ses propositions juste parce que je voulais passer du temps avec elle. Le jour où je m’en suis rendu compte, j’ai arrêté. J’ai remarqué que, non seulement, elle ne me rendait pas la pareille (j’étais donc obligée de faire des choses qui m’emballaient moyennement pour la voir), mais en plus, nous n’avions finalement pas grand chose en commun. C’est comme ça que j’ai pu me libérer d’une relation qui était toxique pour moi, en reprenant possession de mon temps !
Dès aujourd’hui, prends ton droit de refuser, et surtout, sans te justifier !
Ne rien faire, c’est perdre son temps ?
Quand on pense « perte de temps », on pense également à ces moments à ne rien faire de productif. Traîner sur Internet, jouer, regarder des séries… ou même glander dans son canapé avec un plaid et un chat ! Pourtant, la course à la productivité et à la rentabilisation du temps nous épuise aussi.
Fais la part des choses : quand tu pratiques ces activités « inutiles », est-ce que tu le fais au détriment de quelque chose que tu as vraiment envie et besoin de faire. Au contraire, est-ce que ces moments off te permettent de te recharger pour mieux repartir ? Surtout, est-ce que tu fais ces choses pour ton plaisir et ton bien-être, ou est-ce un mauvais réflexe que tu as pris et qui casse ton rythme ?
Il n’y a rien de mal à suivre une série qui te fais du bien, lire des blogs que tu aimes ou regarder des vidéos intéressantes, faire une sieste dimanche après-midi, écouter de la musique en profitant du confort de ton fauteuil préféré. Si par contre tu te perds souvent dans les méandres du catalogue Netflix et finis par te forcer à terminer une énième série qui te plaît moyennement, que tu passes souvent une heure, deux, trois… à rafraîchir tes fils d’actualité pour revisionner encore et encore la même chose, ou que le dimanche soir tu as des regrets car tu as envie d’accomplir plein de choses mais que tu ne t’y mets jamais, un sevrage est peut-être à prévoir !
Le casanier est le mal aimé de la société de consommation : les siestes, les rêveries, les déambulations en pyjama ne s’achètent pas et ne se vendent pas.
Psychologies hors-série, S1, avril 2019
Merci pour ces conseils, j’applique depuis quelques temps la fameuse méthode de Marie Kondo mais cet article est très rafraîchissant 🙂
Le curseur n’est pas facile à placer : ennui et déprime ne sont jamais très loin…