Tu n’arrives pas à désencombrer ? Tu es carrément bloqué.e au début de ton cheminement ? Ou tu es convaincu·e, tu as débuté, mais tu as l’impression de ne pas réussir à aller assez loin ? C’est probablement que tu n’as travaillé sur la question du désencombrement que superficiellement et que tu ne sais pas encore pourquoi tu t’encombres, tu accumules, tu sur-consommes, tu achètes…
- Différents profils d’accumulateur·rices
- La peur de manquer : « Et si j’en ai besoin plus tard, un jour ? », « Et si je dois le racheter ? »
- J’ai acheté cet objet cher, je ne l’ai pas rentabilisé, j’ai investi beaucoup
- Je culpabilise car j’ai acheté cet objet, j’ai participé à la société de sur-consommation, et aujourd’hui j’ai l’impression de le gaspiller en le jetant
- A ne pas négliger : le côté sentimental
Différents profils d’accumulateur·rices
Que tu te définisses comme acheteur·se compulsif·ve ou pas, quel que soit le degré de « gravité » de ton problème, quel que soit le type d’objet que tu accumules… tout s’explique par ta personnalité ! C’est pourquoi beaucoup de méthodes généralistes et qui se concentrent uniquement sur le tri, le rangement et le matériel échoueront probablement.
A chaque profil correspond une série de freins. Le pire, c’est que tu te retrouveras peut-être dans plusieurs profils et que tu cumules les freins qui découlent de chacun… Voici les principaux freins qui empêchent beaucoup de gens de mener à bien leur démarche de désencombrement.
La peur de manquer : « Et si j’en ai besoin plus tard, un jour ? », « Et si je dois le racheter ? »
C’est la première chose qu’on met sur la table quand j’anime des ateliers sur le désencombrement et la dé-consommation. Les raisons sous-jacentes sont multiples, mais deux reviennent souvent :
- soit tu es dans une démarche écologique et éthique, et devoir racheter un objet veut dire consommer, donc faire produire, et tu veux l’éviter;
- soit tu es dans cette démarche car tu as fait beaucoup d’achats compulsifs, tu es dans une période délicate point de vue argent et budget, tu veux donc éviter à tout prix de racheter, et tu as l’impression d’être « dépossédé·e » quand tu te débarrasses de quelque chose.
La bonne nouvelle, c’est que quasiment toutes les craintes peuvent être soulagées par ces quelques idées :
- Tout d’abord, il y a extrêmement peu de chances que tu aies besoin soudainement de cet objet dont tu t’es passé·e depuis des années, que tu avais oublié dans le fond d’un meuble, au grenier, au garage… Pour 99% des objets que tu vas désencombrer, le besoin ne se (re)présentera jamais !
- Deuxièmement, en adoptant les nouvelles façons de consommer, tu peux facilement combler un besoin en dépensant très peu, ou rien du tout. Dans mon approche du minimalisme, je ne me limite pas au désencombrement et au rangement, j’explique comment consommer sans acheter, et tous les moyens à notre portée pour pouvoir éviter de posséder des objets chez soi. Que ce soit développer son côté « Mac Guyver », profiter des nouveaux modes de consommation circulaires et communautaires, exploiter le marché de seconde main… il existe plein de solutions auxquelles nous ne pensons pas assez !
J’ai acheté cet objet cher, je ne l’ai pas rentabilisé, j’ai investi beaucoup
C’est la deuxième objection qui revient en atelier. Et très souvent, ça concerne les vêtements.
On avait enfin décidé de payer le prix pour une pièce qui nous faisait envie, mais voilà, après l’avoir fait rentrer chez soi, elle ne nous apporte pas le bonheur escompté.
Pire, elle t’apporte de la culpabilité, et c’est la première raison pour laquelle tu devrais t’en défaire ! Dans une précédente newsletter, j’expliquais comment je m’étais soulagée d’un poids en quelques minutes, en donnant un robot ménager, gratuitement. Un objet que j’avais idéalisé : c’était la promesse de faire facilement la cuisine, de manger sain… ça allait être mon objet magique ! Mais dans les faits : je n’aime toujours pas faire la cuisine !
Le mastodonte a traîné dans mon salon pendant des mois, bien rangé dans sa boîte. Il fallait retirer la boîte du sol pour nettoyer, la déplacer plusieurs fois par mois. Et puis, honnêtement, la voir là ne m’apportait rien de positif, cela me rappelait mon « échec« .
Pour finir de te convaincre, dis-toi que l’argent que tu as donné pour cet objet n’est plus dans tes mains, qu’il reste chez toi ou non. Mieux vaut le vendre pour moins cher, ou le donner, et qu’il débarrasse le plancher, plutôt que de te faire culpabiliser…
Je culpabilise car j’ai acheté cet objet, j’ai participé à la société de sur-consommation, et aujourd’hui j’ai l’impression de le gaspiller en le jetant
J’adore quand on me dit ce genre de choses ! Parce que ça prouve que vous êtes nombreux·ses à penser à votre impact environnemental, et que le désencombrement et le minimalisme ont une vocation écologique et éthique. C’est super !
Tu as entrepris une démarche que peu de personnes ont déjà démarré, tu as pris conscience, tu sais, tu réfléchis, je te félicite. Alors, ne garde pas ces objets chez toi pour te flageller, justement. Fais table rase, et donne une nouvelle vie à ces choses. Ce qui ne te sert pas, servira à quelqu’un d’autre qui en a besoin.
Bien sûr, quand on désencombre, il est difficile de ne rien jeter du tout. Cependant, quasiment tout ce dont tu n’as pas besoin peut servir à quelqu’un d’autre ! Pense à distribuer les objets désencombrés à des associations, entreprises sociales, écoles, structures diverses, sociétés de revalorisation : vos « déchets » sont de l’or pour d’autres personnes.
A ne pas négliger : le côté sentimental
Dans notre société occidentale de sur-consommation, on a tendance à s’attacher aux objets comme on s’attacherait à des personnes. Lorsqu’on se débarrasse d’un objet, on peut ressentir un lien affectif qui se brise, l’impression de laisser derrière soi une partie de soi-même, d’abandonner une partie de son histoire. « Ce que je possède, c’est ce que je suis ! », « Ca fait partie de moi ! », « C’est l’expression de ma personnalité ! ».
Notre société présente souvent les objets (luxueux et visibles) comme des marques de notre réussite. Mais est-on raccord avec ce que la société appelle « la réussite », et surtout, est-ce qu’elle nous fait du bien, si sa seule utilité c’est de la montrer aux autres ?
Pour se détacher des objets, de leur importance démesurée dans notre vie, il faut savoir qui nous sommes, ce qui compte pour nous, ce que nous voulons, 📑 être aligné·e. Quand tu connais tes vraies valeurs, ce qui te définit, tu peux éliminer plus facilement les activités et objets qui ne rentrent pas dans ta vision, tes intérêts, qui ne font pas ton bonheur.
Ce sont nos actions qui nous définissent, pas nos possessions
Les objets peuvent être perçus comme une preuve que certains souvenirs ont existé. Un attachement, parfois excessif, au passé, et donc une peur de l’avenir et un manque d’ancrage dans le présent. Si l’on a confiance dans l’avenir, on sait qu’on trouvera toujours un moyen de satisfaire ses besoins et de rebondir.
Il n’y a pas de solution miracle pour dépasser ces freins sentimentaux, car les origines de ces pensées peuvent être très différentes d’une personne à l’autre : climat malsain pendant l’enfance, périodes de disette, entourage stressé et angoissé, climat médiatique anxiogène…
Je pense qu’avancer dans son désencombrement permet de se rendre compte progressivement que se débarrasser de ses objets n’entraîne rien de grave, et d’aborder cela de manière de plus en plus sereine. Aujourd’hui, il est tellement facile de se faire livrer n’importe quoi en moins de 24 heures, de se procurer à peu près tout de seconde main à petit prix, qu’il n’y a pas de quoi angoisser à propos de nos besoins matériels.
Quand tu hésites à jeter quelque chose, renseigne-toi sur les manières de te le procurer si jamais tu en as encore besoin (on n’y pense pas forcément, mais quasiment tout peut être emprunté à une connaissance aussi…), pour te réconforter. Demande-toi également ce que cela changerait, pour toi, demain, si cet objet n’était pas en ta possession : est-ce que ce serait problématique ? Finalement, essaie d’imaginer le pire scénario que la non-possession de cet objet pourrait provoquer : alors, c’est catastrophique ? Et quelles sont les probabilités que ça arrive ?
Pour te faciliter la tâche, commence par des objets pratiques (sans connotation sentimentale), facilement remplaçable, et vas-y progressivement.
J’espère que cet article t’aidera à avancer dans ta démarche de désencombrement.
Connaître son profil type et les raisons de l’encombrement permet de ne plus commettre les mêmes erreurs, prends donc le temps d’y réfléchir !