Pour moi, le minimalisme et la déconsommation ont été une porte d’entrée vers une nouvelle façon de vivre, y compris une manière différente d’envisager le travail et le concept de « gagner sa vie ». En effet, comme beaucoup de personnes, le travail était une contrainte que je subissais plutôt qu’une opportunité d’accomplissement et de développement personnel. Tout ça manquait cruellement de SENS. Depuis toujours, je pensais qu’il n’y avait pas de plan B, C, D… et que c’était normal de subir, voire de souffrir.

Travaille, et surtout ennuie-toi (en attendant la retraite)

J’ai été salariée pendant 10 ans, sans interruption, à peine mon diplôme obtenu. J’ai « choisi » des études qui ne me correspondaient pas sous la pression de l’entourage et des médias (« tout va mal, le chômage crève le plafond, il n’y a pas de boulot…« , « c’est une filière sûre« , « les autres domaines qui t’intéressent sont difficiles… »).

Résultat, j’ai toujours eu du boulot, j’ai eu le luxe de pouvoir quitter deux CDI parce que j’avais trouvé « mieux » ailleurs. Et après 10 années, j’étais au bord d’un cocktail burn out/bore out/dépression.

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On est censé choisir un boulot pour la vie alors qu’on n’a encore rien vu, rien vécu. On doit courir après un CDI pour accéder à une vie d’adulte. On doit subir un boulot qu’on déteste parce que le travail ce n’est pas censé être gai. STOP ! On ne doit rien du tout. Il faut juste en prendre conscience. Aller à l’encontre de ce qu’on nous enfonce dans le crâne depuis l’enfance si cela ne nous convient pas.

Hé, pas de panique, tout le monde peut le faire, quelle que soit la situation, quel que soit notre âge… Travailler autrement peut se traduire par différents types de parcours, dont ceux que j’ai eu envie de raconter ici.


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Travailler moins, ou autrement

Ces derniers temps, j’ai ouvert les yeux sur plusieurs façons de travailler différemment (et même de gagner sa vie autrement). Je trouve ça important d’être conscient·e qu’il existe d’autres choix, d’autres façons de faire, et qu’on est plus libre qu’on ne le pense. Le fait de vivre plus simplement et de mieux contrôler mes dépenses a participé à me donner cette liberté. Le fait de discuter avec des gens qui avaient d’autres façons d’envisager les choses aussi. C’est pourquoi j’ai voulu partager certaines de ces récits, quelques pistes de réflexion, sans injonction mais juste pour te donner des clés vers d’autres façons d’aborder les choses.

Travailler moins, se loger différemment, profiter au jour le jour

La première histoire que je vais vous raconter, c’est celle de Linda (nom d’emprunt). Linda est une personne extravertie qui sort énormément. Elle a la quarantaine, en paraît 10 de moins. Elle a fait des choix conscients : elle ne boit pas d’alcool, elle ne fume pas, elle fait attention à son budget. Mais cela ne l’empêche pas de sortir plusieurs fois par semaine (expositions, resto, boîte de nuit, spectacles, tout l’intéresse !) et de voyager plusieurs fois par an, dans tous les coins du globe. Vous l’aurez compris : les moments avant les objets.

Je n’ai jamais vu Linda sans son sourire. Je n’ai jamais vu Linda fatiguée. Je ne l’ai jamais vue se taire. Linda déborde de vie. Elle a fait d’autres choix pour vivre la vie à laquelle elle aspirait. Elle a décidé de continuer à habiter avec ses parents dans la fermette familiale, avec tous les animaux qu’elle aime tant.

Il n’est pas donné à tout le monde de s’entendre assez bien avec sa famille pour vivre avec eux sur le long terme, mais il existe d’autres solutions que l’on peut mettre en place pour diviser les dépenses : maisons multi-familiales ou multi-générationnelles, colocation (et oui, ce n’est pas réservé aux étudiants !), ou encore habitats légers comme les Tiny House (ces maisons tout petit format, et parfois portables, où l’on vit avec le strict nécessaire), se pacser et cohabiter avec un·e ami·e, ou un frère, une sœur, « squats » légaux, ou encore sous-louer une partie de sa propriété à des voyageurs de passage, des étudiants, des colocs sur le court ou long terme…

Si avoir votre propre maison unifamiliale n’est pas votre rêve, il existe tout un panel de choix qui s’offrent à vous pour prendre votre indépendance (financière, géographique…) et diminuer drastiquement les dépenses.

Adopter un habitat léger pour dépenser moins d'argent

Enfin, Linda a décidé de travailler quand elle veut, quand elle en a besoin. Après un passage par le secteur de la vente, elle a décidé de prendre son indépendance également. Aujourd’hui, elle travaille quand elle le décide, sur des missions courtes, puis reprend son style de vie. Elle peut se le permettre grâce aux choix de consommation et de vie qu’elle a faits.

« Je n’ai jamais fait quelque chose que je n’aimais pas« 

C’est ce que m’a confié Elise (nom d’emprunt), une jeune femme que j’ai rencontrée récemment. Elle avait suivi une formation pour prodiguer des massages, activité à laquelle elle s’adonnait depuis quelques années. Elle avait pour projet de créer un soin qui couplait les techniques qu’elle avait déjà apprises à un autre type de thérapie qui l’intéressait fortement alors. Quelques années auparavant, elle avait été toiletteuse pour chiens. C’était sa lubie de l’époque. Elle n’a jamais bossé dans un secteur qui ne l’intéressait pas, elle a décidé de suivre ses envies du moment, de continuer à apprendre, de ne pas s’enfermer dans un chemin tracé.

Un mode de vie slow où l’on s’écoute, où l’on se suit, où l’on se respecte. Entre ces deux femmes, qui n’ont pas de boulot fixe, et les gens que j’ai côtoyés au bureau pendant des années, tu sais qui sont les plus stressés, n’est-ce pas…

Partir à l’autre bout du monde

Nous sommes nombreux·ses à rêver, secrètement ou ouvertement, de voyager (plus), voire de partir à l’autre bout du monde. Que ce soit pour un beau voyage, pour un an de dépaysement, pour un tour du monde, ou carrément pour devenir nomade.

Depuis quelques semaines, Céline de Iznowgood me fait rêver avec sa décision de tout vendre et de faire le tour du monde pendant un an (avec juste un sac à dos !). Je m’intéresse au nomadisme depuis un moment également. Je ne sais pas sous quelle forme je le vivrais, mais j’aime l’idée de ne pas être attachée à un lieu. J’adore voyager, j’ai envie de le faire sans le stress de la date de retour, d’y être à fond, de vivre à l’heure locale et de ne pas partir déçue, avec un goût de trop peu.

J’ai eu l’occasion d’échanger avec Fabrice, du blog Instinct Voyageur (une aide précieuse pour les personnes qui envisagent de devenir mobiles, de faire un tour du monde, d’aller bosser dans un autre pays…), à propos de la relation aux objets et à la consommation. Fabrice fait partie de ce qu’on appelle communément les « Digital Nomads » ou « nomades digitaux/numériques« . Des personnes qui ont décidé de pouvoir travailler de n’importe où et ainsi de pouvoir s’installer où elles veulent. Cela ne veut pas nécessairement dire être en voyage tout le temps, aller loin, tout quitter. L’indépendance peut aussi se vivre à une échelle plus réduite.

Elles ont des profils variés, cela n’est pas réservé à une élite, tout le monde peut y trouver sa place : célibataires, bandes d’amis, couples ou familles avec enfants scolarisés. Ils partent tantôt ailleurs en Europe, tantôt à l’autre bout de la planète. Ils voyagent avec un sac sur leur dos, ou s’installent pour plusieurs mois ou années dans un logement fixe, mais ailleurs. Il y a autant de possibilités que de nomades.

Leur point commun, c’est qu’ils ont trouvé un moyen de vivre sans être attachés à un lieu. La plupart du temps, ils travaillent à distance, grâce à leur ordinateur et à Internet. Ils sont rédacteurs, community managers, assistants virtuels, coach à distance…, ou ils cherchent du travail sur place grâce à leur connaissance de l’anglais, dans un bureau, un commerce, le secteur du service ou du tourisme… Ils ont appris un métier qui peut s’effectuer à distance dans le but de devenir freelance, ou ils sont partis des connaissances qu’ils avaient déjà acquises. Ou encore, ils ont investi dans l’immobilier, ou en bourse (on oublie souvent que gagner de l’argent de manière honnête et légale ne veut pas nécessairement dire travailler !), ou ils ont un commerce automatisé qui travaille pour eux, ou ils ont investi dans une franchise…

Bref, là encore, il existe de nombreuses pistes à explorer !

Nomadisme et minimalisme, ça rime…

Selon Fabrice, nomadisme et minimalisme vont souvent de pair (ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Céline de Iznowgood, dont je parle plus haut, a débuté également sa démarche par le minimalisme et le désencombrement…). En effet, difficile de ne pas s’attacher à un lieu précis quand on accumule les objets à stocker. De plus, acheter moins, c’est aussi pouvoir se préparer une bourse pour opérer un gros changement plus facilement et confortablement.

En voyageant, Fabrice s’est rendu compte qu’il pouvait vivre avec pas grand chose, il s’est libéré de la possession des objets. Il a ouvert les yeux sur la valeur des moments. Au fil des voyages, il s’est rendu compte que cette valeur surpassait de loin celle des objets que l’on amasse. Même si le voyage n’est pas permanent, il est difficile ensuite de rentrer chez soi et de recommencer à vivre comme avant, le voyage nous change. Il ajoute encore que nous avons le choix de donner une certaine valeur aux objets, et nous avons donc le choix de nous en détacher. Le choix de vivre autrement.

Devenir minimaliste, de nouvelles possibilités

Si certaines personnes voient le désencombrement comme une contrainte, un passage obligé, la suite logique d’un événement particulier (endettement, déménagement, perte d’emploi, déprime, décès, naissance…), pour moi, c’est surtout une porte ouverte vers un nouveau style de vie.

Il n’est pas nécessaire de « tout plaquer » pour en ressentir les effets. En gardant son boulot, sa maison, mais en apprenant à déconsommer, on s’autorise à vivre plus sereinement, sans avoir peur d’ouvrir les factures, sans devoir stresser à propos de l’argent. On se sent mieux au quotidien, moins harassé par les tâches de tous les jours, et on réapprend à se centrer sur les expériences, l’apprentissage, la découverte.

Mais le minimalisme, c’est aussi ce moyen qui te permet de voir ta vie autrement, peut-être de cesser de rêver pour faire enfin ce qui t’anime secrètement depuis des années, d’abandonner ton espoir de gagner à la loterie, et d’être l’acteur·rice de ta indépendance. YOLO.

Quel est ton plan ?

Fais l’exercice : pose-toi devant une feuille, et décris ton plan de vie, sans penser aux limites que tu te mets. Si tu ne devais pas prendre en compte les contraintes, où voudrais-tu être dans 5, 10, 25 ans ? Décris tout : endroit, taille, lieu, activités quotidiennes, entourage, animaux, passions, forme…


Quel que soit l’objectif que tu souhaite atteindre grâce au désencombrement, à la déconsommation, n’hésite plus. Ce n’est pas un projet farfelu, c’est une nouvelle façon d’aborder les choses.

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